Départ de Toulouse pour Niamey avec Madame Biba Bellami Kountché , styliste et créatrice de mode à Montauban.
Biba a grandi à Niamey et a adhéré à l’association en 2018. Ensemble nous devions nous rendre au festival de l’Aïr à Iférouane (région d’Agadez). Son objectif ; un défilé de mode lors de ce festival. A travers ses créations (vêtements et accessoires de mode réalisés par des artisans nigériens), Biba présente un savoir- faire culturel et traditionnel mêlé à une touche de modernité à l’occidental.
Lors de mon précédent voyage au Niger en 2013, j’étais restée à Niamey, car il ne m’avait pas été possible d’aller à Agadez pour des raisons de sécurité. Pendant le festival à Iférouane, la région formellement déconseillée par le ministère des affaires étrangères (zone rouge), devait être plus sécurisée, ce qui était donc une opportunité pour moi de pouvoir aller à Agadez.
Le lendemain de notre arrivée, Biba apprit que le défilé de mode ne pourrait se faire qu’à Niamey.
Mon objectif ; me rendre à Agadez pour rencontrer le partenaire local nigérien, Kader Abdoulaye, ainsi que les différents responsables pour la mise en œuvre des projets , acheter de l’artisanat et ouvrir un compte bancaire au nom de Takolt n’Akarass France. L’ouverture de ce compte devrait permettre de délivrer des attestations de dons mais aussi d’offrir la possibilité au président de l’association partenaire d’effectuer des retraits afin de financer des projets.
La distance entre Niamey et Agadez est de 980 km environ et les moyens de transport sont :
Niger airline 3 fois par semaine, 1h30 de vol et une franchise bagages de 20 kilos en soute. Les bus de ligne dont la durée du trajet est de24h quand tout va bien.
Ces bus sont moins rapides et plus aventureux que l’avion, mais ils permettent de découvrir le pays et de se mêler à la population locale. Les 56 kilos d’affaires pour l’association que j’avais apportés ne pouvaient être acheminés que par transport routier et soucieux de ma sécurité, Kader est venu me chercher à Niamey. Nous sommes repartis ensemble deux jours après pour Agadez. L’éclatement d’un pneu et le changement de bus, le notre étant tombé en panne, ont retardés de quelques heures notre arrivée. Il était 5 heures du matin quand Kader a trouvé un taxi moto. Les bagages furent en partie attachés sur le toit, nous montons à l’arrière et avec les autres bagages sur les genoux nous arrivons tant bien que mal jusqu’à la maison de Kader.
Le Taxi moto
J’ai redécouvert la ville d’Agadez que je n’avais pas visitée depuis 2009. La ville s’est étendue, de nombreuses constructions en banco en périphérie hébergent une population croissante et les infrastructures ont du mal à suivre.
Les routes
Les routes assurent la majorité des transports de marchandises et des voyageurs. Cependant l’état du réseau routier est loin d’être satisfaisant. Autour d’Agadez et en ville, le goudron se raréfie et les pistes et routes de terre sont de plus en plus nombreuses. Pendant la saison des pluies les transports sont difficiles et dangereux et pendant la saison sèche, les nuages de poussière empêchent une bonne visibilité.
L’accès à l’eau
Se pose également le problème de l’eau pour les habitants de la ville. Sur le plan de la ressource il n’y a pas de problème car l’eau est disponible. Mais il faut réhabiliter des châteaux d’eau, installer les tuyaux en PVC pour la distribution…Ces travaux sont en cours et sont pris en charge par l’état et la banque mondiale. Le coût est élevé mais la population ne devrait plus être confrontée aux problèmes de pénurie d’eau potable pendant la saison sèche notamment d’Avril à Juin qui sont les mois les plus chauds de l’année.
Paysage sur la route entre Niamey et Agadez
La salubrité
- Les sacs plastiques.Ils sont partout, au sol mais aussi décorent les arbres, malgré le décret communal de 2018 interdisant leur utilisation. Il y a bien quelques initiatives de gestion et recyclage comme par exemple fabriquer des tables bancs pour les écoles avec les plastiques ramassés, cependant cette initiative a besoin de moyens pour se concrétiser. -* Le ramassage des ordures n’est pas suffisant et il n’y a pas de latrines dans toutes les demeures.
- La poussière et le vent. L’harmattan sec et froid la nuit soulève la poussière et provoque des maladies respiratoires et infectieuses et autres comme la méningite.Il commence en Novembre et soufflait encore pendant mon séjour et j’ai pu comprendre l’intérêt du port du chèche ou du voile pour me protéger.
Revenons aux objectifs de ma visite
Rencontre avec les responsables des projets.
Formation des sages femmes
Au sein de l’association nigérienne, Monsieur Moussa Hamado Major au dispensaire du district de Tchirozérine, est responsable pour les projets concernant la santé. Il a assuré avec deux autres major, la formation de onze sages femmes avec sensibilisation au planning familial au dispensaire d’Egandawel pour les campements de la région. Ce projet a été soutenu par la fondation Pierre Fabre, la caisse d’épargne de Midi Pyrénées, l’Unicef au Niger, les fonds propres de l’association Takolt France et la disponibilité de plusieurs membres de l’association Takolt Niger. Une rencontre avec Moussa actuellement à l’université de Niamey pour une licence d’épidémiologie à été organisée. Moussa m’informe du suivi de la formation des sages femmes et me remet un rapport écrit . Dès mon retour à Toulouse, j’envoie ce rapport à la fondation Pierre Fabre comme prévu par la convention partenariale établie lors de la remise des prix aux lauréats.
Equipement solaire photovoltaïque à Abalama
Rencontre à Agadez avec Seini Issoufou chef d’entreprise d’Agadez multiservices. Seini sera l’installateur du programme solaire à Abalama (pompe immergée , lampadaires, séchoir solaire des produits du jardin et formation du major, de l’instituteur et de Kader pour l’entretien du matériel.
- L’ouverture du compte au nom de l’association française.
Le compte ouvert à la banque Atlantis d’Agadez par Takolt n’Akarass Niger est maintenant ouvert au nom de l’association Takolt n’Akarass France. Kader peut retirer l’argent pour les projets et je devrais en être averti par SMS.
Kader m’a amenée jusqu’au village d’Azel à 20 km environ d’Agadez dont la spécialité est la vannerie fabriquée par les femmes.
Le village d’Azel
Ces trois semaines passées au Niger ont été très riches en échanges et en rencontres et les objectifs fixés ont été atteints . Cependant, il ne m’a pas été possible d’aller à Abalama, pour des raisons de sécurité nous avons préféré ne pas prendre de risques inutiles.
Outre les projets, l’une des occupations de Kader étant le jardinage , j’ai participé aux plantations . Avec l’eau tout pousse même en plein désert !!!!
Je termine ce rapport en adressant tous mes remerciements à Biba et à sa maman pour son accueil à Niamey ainsi qu’à kader pour son accompagnement pendant tout le séjour et à sa famille pour son accueil à Agadez.
chez Kader à Agadez
Récit de Françoise De Billy, Présidente de l’association « Takolt n’Akarass Agir pour l’Aïr »
Départ d’Agadez et en route pour l’appui des projets en cours et à venir.